La conférence d’Eric Castex le 29 septembre : un plaidoyer pour une sylviculture respectueuse de la forêt


La conférence a duré presque deux heures. Elle a été enregistrée. Voici une retranscription des échanges. Il a fallu beaucoup de temps pour saisir et comprendre tous les propos. Les interventions de la salle sont en gras.


Bonsoir à toutes et tous, merci de m’avoir invité ce soir. Je suis Eric Castex. Je suis basé à Biganon commune de Moustey (40). Je suis gestionnaire forestier professionnel, expert forestier et sylviculteur. J’ai été formé par Pro Silva France qui est une association de gestionnaires, de propriétaires et d’experts forestiers qui a pour objectif de faire du gros bois d’œuvre de haute qualité en se servant de ce que fait la nature depuis la nuit des temps. On s’appuie sur la régénération naturelle. On a banni de nos pratiques la coupe rase qui est une rupture de production dans la forêt. Je mets en place dans les peuplements d’arbres que je gère pour des propriétaires une sylviculture mélangée à couvert continu. Je n’interviens pas que dans les Landes, je travaille aussi en Dordogne, en Ariège, dans le Tarne-et-Garonne.
Une sylviculture mélangée se sert de tout ce qui pousse en régénération naturelle que ce soit du pin maritime, du chêne, du châtaignier ou du frêne que l’on retrouve dans les zones humides. Là où la graine a voulu donner sa dormance, j’accepte ce bois et je l’accompagne pour l’amener vers l’excellence et faire ensuite des produits de haute valeur. Ca c’est la régénération naturelle qui marche très très bien.
Mon métier avant tout c’est de marteler du bois. Cette opération consiste à désigner les arbres qui vont être abattus. Il ne s’agit pas d’abattre n’importe quel arbre dans n’importe quelle période. Il faut faire rentrer dans les peuplements de la lumière pour aider les jeunes pouces qui sont là et veiller à garder un mélange de classes d’âge d’arbres dans ces peuplements. Quand je coupe le gros arbre qui va servir à faire de la charpente et de la menuiserie, du parquet, une partie sera employée dans les palettes ou la pâte à papier, les petits arbres sont là pour prendre la relève et vont pouvoir s’exprimer.
Ca c’est mon travail au quotidien : faire des analyses, désigner des arbres qui vont être coupés pour être dirigés vers l’industrie de transformation ou pour dégager de la lumière pour les jeunes prêts à prendre la relève. C’est pour cela qu’il n’y a jamais de rupture dans la production. On peut dire qu’en 40 ans on fait des arbres de 60 ans. Quand on coupe un arbre de 40 ans, il y en a un autre à côté de 20 ans qui prend le relai. Il n’y a jamais de ruptures. Le fameux adage que l’on applique souvent en forêt : « Une génération plante, l’autre récolte. » n’existe pas dans ma sylviculture. Lorsque je prends un peuplement en gestion, je fais des inventaires, je calcule des accroissements annuels et au vue de ces accroissements, tous les cinq à huit ans, je coupe des arbres en fonction de la part d’accroissement qu’il y a eu dans ce peuplement. Un peu comme un banquier, je propose de récupérer tous les cinq à huit ans les intérêts produits par le capital (constitué par les arbres) sans détruire ce capital. Votre capital est toujours en place. Voilà comment je procède.
Aujourd’hui, la forêt n’est pas là que pour produire du bois. Elle a une multifonctionnalité. Déjà la forêt c’est notre première usine de recyclage : elle attrape le dioxyde de carbone pour en faire du glucose dans la photosynthèse et le transformer en oxygène, pour nous permettre de respirer. Elle fait des sols vivants qui sont des puits de carbone, capables d’absorber nos pollutions. La forêt est très forte pour arrêter nos pollutions. On peut y mettre des ruchers dedans. On peut y faire venir facilement du gibier qui est très important pour maintenir en bonne santé les forêts et la faire progresser. Par exemple le gé enterre environ 40 000 glands tous les ans. C’est notre premier semeur d’arbre connu. Dans ces forêts mélangées avec des vieux arbres que l’on laisse là car ils font venir des pics et des insectes. Les chauves-souris aiment bien se planquer entre les écorces et l’aubier. Elles sont le premier prédateur de la chenille processionnaire. Il y a toujours un auxiliaire naturel au cas où une pathologie arrive dans une forêt mélangée.
En régénération naturelle, je suis entre 20 000 et 50 000 tiges d’arbres à l’hectare. En sylviculture classique, vous êtes à 1 250 et 1 400 tiges. J’ai 20 000 tiges mais il n’y a jamais eu de chenille processionnaire qui s’installe chez moi. Pourquoi ? Parce que si le papillon qui donne la chenille processionnaire arrive. Il y a l’auxiliaire qui est là pour le manger.
Le mélange des essences d’arbres est très important aussi. Le chêne par exemple va apporter sa fraicheur. On a vu toute son efficacité lors des incendies de cet été. Le chêne comme les feuillus ont cette particularité lorsqu’il y a une forte amplitude de chaleur, lors d’un incendie, de libérer toute l’humidité qu’ils ont en eux. Alors ça n’arrête pas le feu. Mais ça l’empêche de monter. Là où il y avait des chênes, le feu ne montait pas mais il se tapissait et ressortait un peu plus loin quand il n’y avait plus de chênes.
La sylviculture mélangée permet également de ne pas mettre ses œufs dans le même panier. Aujourd’hui, le pin maritime ça marche bien mais peut être que demain, on aura besoin de chênes et de châtaigniers, au-delà du bois de chauffage. Certains disent qu’avec les sols qu’il y a sur notre territoire, il ne peut pas y avoir des chênes de haute qualité, certes, il y a quand même trois grumes de chêne de 12 mètres, une de Landiras et deux de Cabanac qui vont servir à refaire Notre Dame de Paris. Les grumes de chêne de 3 ou 4 mètres peuvent servir de planches et de poutres. Le chêne ne coûte rien. Valoriser cette ressource locale est assez facile.
Je travaille 20 à 40 000 tiges soit 5 arbres au m2. Ca me coûte moins cher que pour quelqu’un qui va installer 1 200 tiges à l’hectare. Avec ma sylviculture, il n’y a pas de déplacement de sol. L’humus reste en place. Il n’y a pas de mélange de couches (horizons). Quand on laboure les parcelles pour planter des pins maritimes, on met les micros organismes à l’envers. Ils ne peuvent plus dégrader la litière de feuilles pour donner de l’humus qui fait pousser la forêt.
La sylviculture que je pratique, est à la fois plus simpliste et fait appel à beaucoup d’observation et nécessite de la matière grise avec des prises de décisions inhabituelles qui vont à l’encontre du formatage imposé aux sylviculteurs par les grands groupes.

Questions du public
1-Pourquoi votre système de sylviculture n’est pas adopté par les exploitants forestiers ? Est-ce un problème de rendement ? Est-ce que vous avez de meilleurs rendements ? Est-ce qu’ils ont de meilleurs rendements ? A moment donné l’exploitant forestier doit pouvoir s’en sortir financièrement. Si votre système n’est pas choisi est-ce seulement parce qu’il n’est pas connu ?
Réponse d’Eric Castex : Il y a une omerta qui est imposé sur notre type de sylviculture. Il y a un modèle qui a été imposé dans les années soixante et on ne veut pas en sortir. Le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) est là pour proposer aux propriétaires différents itinéraires sylvicoles. Il se trouve qu’il n’en propose qu’un et pas le notre. Je reçois des étudiants qui viennent me voir parce qu’ils apprennent la gestion des espaces forestiers mais pas la sylviculture mélangée à couvert continu. Elle ne fait partie des cours qu’on leur donne. Ces jeunes sont étonnés des résultats obtenus car on leur a expliqué qu’elle n’était pas viable. Je travaille avec Jacques Hazera et nos bons résultats font parler depuis deux ou trois ans.
Le premier argent gagné est celui que l’on économise. Dans mon peuplement d’arbres, il y a des vieux arbres qui font des cônes avec graines avec un génome parfaitement adapté au milieu. Ces graines tombent au sol et elles provoquent la régénération naturelle. Vous économisez déjà la plantation. Ensuite, au niveau de la dynamique forestière, j’ai des accroissements assez importants à hauteur d’1 m 40 par an et mon objectif est de faire du beau bois d’œuvre de haute qualité. Avec 20 000 tiges à l’hectare, les arbres sont très serrés. Pour aller chercher leur lumière, ils montent haut. Sur les côtés, ils font des branches toutes fines. Ils s’auto élaguent. Pas besoin d’élaguer. Il n’y a pas non de difficultés d’exploitation car je fais des layons (haies) de forêt de 16 mètres de large dans lesquels les machines d’abattage ne peuvent passer. Pourquoi 16 mètres parce que les machines d’abattage et les débardeurs ont des bras de 4 mètres. Par contre, je laisse des allées de 4 mètres de large qui sont dédiées au passage des engins. Je les entretiens tous les trois ou quatre ans en fonction de la pousse des adventices (des plantes sauvages). Pour en revenir au feu, on s’est rendu compte que lorsqu’il prend dans un peuplement d’arbres spécifiques proprement nettoyé, il progresse sur des hectares et des hectares. Quand il y a de la bruyère callune, des genêts ou autres, ça fait de la matière à brûler certes, mais ça ralentit la progression du feu. Dans la forêt spécialisée de Landiras il a brûlé 14 000 hectares alors que dans la forêt usagée de La Teste, il en a brûlé 7 000 alors qu’il y avait des endroits inaccessibles. Les adventices ralentissent vraiment la propagation du feu.
Les peuplements dont je m’occupe vont avoir 12 ans. Je vais faire une éclaircie cet hiver. La moitié va servir pour le papier et une autre partie pour l’énergie, le produit que tout le monde s’arrache en ce moment. Tout au long de la vie d’un peuplement, différents secteurs économiques peuvent être alimentés.
Les équipements de la sylviculture traditionnelle coûtent 1 200€ à l’hectare. Les miens reviennent à 500€ à l’hectare.
C’est la mise en culture qui pose problème. Nous en forêt mélangée, on va avoir une forêt vivante qui porte vraiment le nom de forêt. Dans la sylviculture imposée depuis les années soixante, c’est une forêt morte avec un sol mort. Est-ce que le terme de forêt est un terme approprié ? Non ! C’est une culture de pins maritimes qui fait vivre un certain lobby qui est en place. Il a racheté toutes les coopératives de la Bretagne jusqu’à Biarritz, toute la partie ouest. Le fond de commerce d’Alliance repose sur les travaux, leur pépinière, l’engrais et leur mode de gestion. Mais est-ce réellement une forêt ?


2-Est-ce que les propriétaires vont faire appel de plus en plus à la forêt mélangée pour lutter contre les incendies ?
Réponse : J’aimerai bien mais c’est le propriétaire qui est décisionnaire. On peut se servir de ce désert produit par les incendies qui s’étale sur 35 km. On voit repousser la fougère et la molinie aux racines profondes, mais ça ne suffit pas. Il faut faire revenir de la biodiversité. Au lieu de faire cela, on va faire passer des engins qui vont tasser le sol et on va aller chercher des jeunes pins dans les pépinières qui poussent grâce aux engrais et aux néonicotinoïdes. Pourtant la cendre comme l’écobuage va modifier le sol en apportant des minéraux. Il y a aussi des anciens près qui ont brûlé. Pourquoi ne pas remettre ces anciens près en place et y installer de nouveau des animaux pour répondre au besoin de nourriture actuel ?
90% des propriétaires touchés par l’incendie sont des petits propriétaires. Vont-ils avoir les moyens de replanter à leurs frais ? Avec la décote sur le bois que vont pratiquer les industriels, est-ce qu’il va rester de l’argent pour faire quelque chose ?
Alliance n’est plus tenue par des techniciens forestiers mais par des commerciaux. Leurs logiciels repèrent les forêts qui semblent mal entretenues et elle rase tout pour planter ses pins avec ses engrais.
Les forêts sont les réservoirs de biodiversité dont on a besoin aujourd’hui pour nos enfants et nos petits enfants. Il va y avoir des assises forestières pour savoir comment la sylviculture va être refaite sur notre territoire. Jusqu’à présent on n’est pas conviés.


3-Il n’y a pas beaucoup de chance que l’on vous écoute alors ?
Réponse : Peut-être pas. C’est dans des moments comme ça que les citoyens présents peuvent s’informer et porter auprès des élus une autre façon de faire. Il y a plusieurs façons de faire. En ce moment à La Teste, le maire veut mettre fin aux droits moyenâgeux sur la forêt usagère pour racheter les parcelles et en faire de la monoculture parce qu’il pense qu’elle sera beaucoup plus protectrice face au feu. Non je crois qu’il faut repenser les accès, remettre des pare feux. Après les incendies de 1949, on avait remis en valeur les péguillères qui étaient des voies forestières destinées à l’élevage.


4-Y-a-t-il des moyens pour protéger les petits propriétaires en grandes difficultés financières qui ne doivent pas être livrés aux grands groupes ?
Réponse :Il n’y a qu’une possibilité si l’Etat décide de mettre la main à la poche. Je ne sais pas où ça en est. Il y a une association qui s’appelle l’Association Syndicale Libre (ASL) qui permet aux petits propriétaires de se regrouper pour bénéficier de mesures prises par les autorités compétentes. J’en ai animé une. Maintenant, les gens qui achètent des forêts ne se disent pas propriétaire mais investisseurs. Ca veut bien dire ce que ça veut dire… Mais je n’arrive pas à comprendre que ces gens là n’arrivent pas à se dire qu’il est possible de faire plus d’argent avec moins d’argent dépensé. La coopérative Alliance forêt est en train de se frotter les mains. Elle a reçu beaucoup beaucoup de capital après la tempête de 2009. Elle a également bénéficié du Plan de relance renouvellement forestier mis en place en 2019 par notre président. Avant que la loi ne sorte, Alliance avait déjà bloqué les surfaces qu’elle allait utiliser. Maintenant elle a besoin de travailler pour remplir ses objectifs commerciaux et elle ne va pas hésiter à faire miroiter aux petits propriétaires de belles choses pour obtenir de nouveaux chantiers.


5-Vous n’avez pas peur que les petites parcelles servent à faire du photovoltaïque ?
Réponse : Le super projet photovoltaïque de Saucats peut très bien se déplacer de quelques kilomètres. Un petit propriétaire qui a tout perdu, il peut être tenté si on lui propose entre 5 000 et 7 000€ à l’hectare de location tous les ans pour y implanter des panneaux solaires. Aujourd’hui l’électricité est un enjeu. Les centrales nucléaires ne fonctionnent plus. Les trois quart sont arrêtées car il n’y a plus d’eau dans les cours d’eau où elles rejettent directement sans traitement leurs eaux réchauffées par les réacteurs. On nous vend tout électrique mais on ne peut pas recharger. Le 2 février dernier à Lyon, s’est réunie une conférence interministérielle européenne de tous les ministres de la santé de l’Union Européenne en préfecture. Les participants ont exigé des voitures de fonction électrique pour leurs déplacements. La France leur a fourni 50 voitures électriques… mais il n’y avait pas assez de bornes pour les recharger. Les autorités françaises ont dû aller chercher des groupes électrogènes au gasoil. Elles les ont installés et ils ont rechargé les voitures. Les véhicules électriques ne sont pas viables. Je vous rappelle qu’à La Teste cet un camion électrique qui a déclenché le feu.


6-Il existe à Uzeste depuis 1992, le Groupement Forestier Uzestois (GFU) qui fonctionne bien avec des parts pour chaque propriétaire membre, mais il peine à recruter de nouveaux adhérents.
Réponse : En face, il y a des gros financiers et une loi qui dit que «pour toute parcelle inférieure ou égale à 4 hectares mise en vente, ceux sont les propriétaires contigus qui sont prioritaires pour l’achat. » Un groupement forestier ça peut être une solution. Il y en a un qui est en train de se créer en Béarn en ce moment. Je fais juste l’animation sylvicole. Mais au niveau des statuts, c’est pas mal de travail. Un groupement forestier fonctionne comme une entreprise. C’est un regroupement d’investisseurs qui met de l’argent pour acheter de la forêt. Il faut une comptabilité. C’est assez complexe. Par contre quand il est créé, chaque personne qui a un peu d’argent peut se mettre dans le groupement forestier pour acheter de la forêt pour la protéger ou faire une sylviculture différente. C’est une forme de coopérative, une scop très très bien organisée.


7-L’acacia planté dans des parcelles proches des pins peut être bon moyen de stopper les feux ?
Réponse : Pas forcément les acacias (le robinier). Les feuillus en général sous forme de haies.


En plus il repousse tout seul.

Réponse : Il n’y a pas que lui. Tous les feuillus font ça. Ils ont toujours des bourgeons dormants à la différence des conifères. Quand on coupe un chêne, il recèpe (repousse). On travaille sur la remise en place des haies avec la SEPANSO, une fédération naturaliste qui gère certains domaines par exemple le bassin versant du Ciron. La haie dans un peuplement forestier c’est la membrane de la vie. Elle protège en cas d’incendie. Elle est intéressante par les interactions qu’elle a avec les oiseaux qui y dorment à l’intérieur et amènent graines et bactéries bonnes pour la fertilité du sol. Elle ralentit le feu et protège le peuplement forestier. La sylviculture de l’avenir se fera avec les haies.
La sylviculture que je fais se pratique déjà en montagne. Je vais prendre un arbre par ci un arbre par là pour favoriser les jeunes arbres.
Le robinier c’est pas mal mais vous avez pu remarquer qu’il est exclusif à cause de son système racinaire. Il étouffe toutes les autres espèces. Mais c’est un bel arbre qui capte l’azote qu’il y a dans l’air et le remet dans le sol. C’est pas mal. Dans ma sylviculture si un robinier vient s’installer, je l’accepte. Ca veut dire que le sol s’est bonifié. En bordure de Leyre, il y en a pas mal. J’en fais des trognes que je coupe régulièrement à 1 m 50 tous les cinq ans. C’est une façon que j’ai trouvé pour ne pas qu’ils deviennent trop touffus.


8-Que préconisez-vous pour sortir de la mécanisation à outrance – ici ce sont des machines qui plantent ? Dans cette réunion, il y des grands chasseurs de palombes. Ils devraient vous soutenir pour avoir de grands arbres pour fixer les appeaux.
Réponse : Déjà s’asseoir et observer ce qui se passe au sol. Il n’y a plus de grands pins avec des chênaies. Les sylviculteurs traditionnels coupent les chênes car ils font trop d’ombre aux jeunes pins et les empêchent de pousser. Ils n’ont pas compris qu’un chêne est plus important qu’un pin. En terme d’argent, un jeune pin coupé à l’âge de 35 ans rapporte 20 à 30€ alors qu’un chêne rapporte par an 5 à 600€ entre ce qu’il capte comme carbone qu’il transforme en oxygène, avec la photosynthèse, il crée de l’eau nouvelle chaque jour qui n’a jamais existé – pour 1 m3 de bois, il crée 108 grammes d’eau nouvelle et dans les forêts préservées, au bout de 300 ans, il y a des sources qui jaillissent. Je pense que toute cette intelligentsia qui met en place la sylviculture industrielle sait tout ça.


9-Mais ce n’est pas rentable.
Réponse : Ca dépend sur quoi on base la rentabilité.


Si vous faites venir un chêne, pour qu’il grandisse à une taille correcte, il faut combien d’années ?
Réponse : Il faut 120 ans.


Les sylviculteurs commencent déjà à couper les pins maritimes au bout de 25 ans.
Réponse : 35 ans. On ne peut pas faire de bons produits. A 35 ans, il n’y a pas assez de bois dur pour faire des planches et des poutres. On ne peut faire que de la pâte à papier. Ce qui les intéresse c’est alimenter une filière qui a été mise en place dans les années soixante.


Personne ne veut de nos vieux gros pins.
Réponse : On a créé un réseau. On fait avec eux du bois de lune avec un jeune scieur de Cocumont (47). On coupe trois jours après que la pleine lune est passée. Les anciens travaillaient comme ça. On obtient du bois plus sec, plus dense et plus résistant. Vos vieux gros pins ont pour mois une grande valeur de semencier. Toutes les graines qui en sortent ont une génétique complètement adaptée au sol. Si vous voulez replanter ce sont ces graines-là qui sont les mieux adaptées. La graine va tomber au sol. Elle est habituée. Elle va lever sa dormance très très rapidement sans que le sylviculteur ne se fatigue.
Dans certaines parcelles, on me dit qu’il ne pousse plus rien. Mais en relevant toutes les pousses d’arbre que je signale avec des tiges de bambou, on découvre qu’il se passe quelque chose dans le sol. L’humain veut aller trop vite.
Le bois énergie est une catastrophe comme le photovoltaïque. Il détruit les forêts. Vous voyez ce qu’il se passe en ce moment. Des feuillus sont coupés pour être brûlés alors qu’ils auraient dû être utilisés pour produire des poutres et des planches pour construire des maisons. On dit que c’est une énergie de transition et durable. Non car le carbone aurait été utilement stocké alors qu’avec le bois énergie, on a un bilan carbone catastrophique. Et il va falloir 15 à 20 ans pour reconstituer une forêt.


Le prix du bois de chauffage a augmenté. Il y a six ans, il était à 100€ la palette. Aujourd’hui, il est à 800€ la palette.
Réponse : C’est l’offre et la demande. Si voulez vous chauffer au bois, il vous faut un poêle à pellets (granulés de bois produits à partir des copeaux NDLR). Mais comme ces poêles fonctionnent à l’électricité qui se raréfie, certains vont avoir des difficultés à les faire fonctionner cet hiver. Ils vont avoir froid devant.


10-Est-ce qu’avec la replantation du pin dans la région on pourrait remettre l’exploitation de la résine ? Les prix des produits pétroliers augmentent donc l’exploitation de la résine redevient rentable.
Réponse: Le gemmage se fait maintenant en vase clos. Je fais partie de l’association Gemme la forêt d’Aquitaine (Cette association est aidée par le Conseil départemental des Landes. Elle a pour but d’expérimenter et de promouvoir la collecte de la résine naturelle sur le territoire afin d’amorcer une relocalisation de la production de cette matière renouvelable biosourcée. NDLR). Elle travaille avec Holiste qui fait les Bols d’air Jacquier (C’est une méthode d’oxygénation cellulaire à partir de l’inhalation d’essence de résine de pin. NDLR). C’est cette machine qui envoie de l’air. Il lui faut de la résine de haute qualité. Notre résine locale est l’une des meilleures du monde. Cette production est néanmoins marginale. Pour redémarrer le gemmage, il faudrait que les industriels mettent la main à la poche pour lancer le procès.


Le bois gemmé est le meilleur bois.
Réponse : Il est rose comme l’acajou. Il est magnifique.


Il faudrait que la forêt replantée ait d’autres usages.
Réponse : Je m’occupe de forêts à Hostens et à Saint Magne. Il y a huit ans, elles étaient en monoculture. Je les ai amenées en reconversion pour faire des forêts mélangées. En cinq ans, plein d’arbres différents ont poussé. 5 à 6000 tiges à l’hectare ont poussé. Cela fait donc plus de matière première pour le propriétaire. A terme, il va gagner plus d’agent.


Si on vous comprend bien, votre méthode c’est laisser vieillir et regarder. On ne va pas exploiter les arbres du jour au lendemain.
Réponse : Oui mais ça marche. Ce qui m’intéresse c’est de faire pousser du vivant sur du vivant. Du mort sur du mort, le challenge ne m’intéresse pas.


11-Il y a en Tarn-et-Garonne un pépiniériste qui élabore un peuplement pour replanter la forêt. Vous connaissez ?
Réponse : Replanter nécessite beaucoup d’énergie. Pendant l’incendie, les cônes qu’il y a sur les pins, ont libéré rapidement leurs graines qui vont rapidement germer. Pourquoi de suite intervenir et dire on va replanter ? Tout ça c’est de l’énergie ! Bientôt on n’aura plus d’énergie.


Avant de replanter, il faut couper.
Réponse: Il y a plusieurs itinéraires possibles. On va en mettre plusieurs en place pour voir comment ça se passe. En régénération naturelle, lorsqu’une graine tombe au sol, elle est protégée du gibier par de la broussaille. Pour se régénérer et fabriquer de l’humus, il faut un peu de matière.


12-L’incendie a tué ou fait partir le gibier de la forêt. Comment le faire revenir ?
Réponse :Les animaux reviendront. Leur instinct les a poussés à partir devant l’incendie. Ceux qui étaient au centre du feu, ont dû mourir.


13-Je vous écoute attentivement depuis le début. Je suis propriétaire à Landiras. Ma parcelle a été l’une des premières à brûler le 13 juillet. Pas mal d’animaux sont morts. Les chevreuils reviennent manger de l’herbe. La vie va revenir.
Réponse : J’ai vu un cerf l’autre jour à Hostens au beau milieu de la forêt brûlée. Ca a du être beaucoup plus dur pour les lézards et les souris. Les verts de terre et les milles pattes mettront beaucoup plus de temps pour revenir. Il faudra que l’humus se refasse. Les oiseaux recommencent à venir. C’est pas mal. Ils sont pourvoyeurs de graines. Je suis assez optimiste.


14-Vous les mettez tous les combien les arbres quand vous faites le mélange ?
Réponse : Je plante très peu d’arbres. Il faut qu’il y ait ce phénomène de compression que j’expliquais tout à l’heure, pour que ces arbres prennent une architecture pour faire du bois de gros œuvre de haute qualité. Les arbres montent en hauteur et font des branches très légères. Après je travaille par groupe d’arbres au lieu de faire une sylviculture de masse. Je travaille sur cinq arbres et j’en abats un. Pourquoi ? Parce que chaque arbre a une fonction. Dans ces cinq arbres, je détermine celui qui va être mon arbre objectif. Celui que je vais amener vers l’excellence. Souvent à côté de lui, il y a un autre arbre qui l’éduque. Il lui évite de partir sur le côté et lui permet de rester bien droit. Il y en a un qui le protège. Si je peux, j’en trouve un deuxième qui peut remplacer l’arbre objectif s’il y a un problème. Et puis il y en a un qui est bon pour le service. Mes prélèvements représentent entre 15 et 20% du peuplement pas plus.


15-Au bout de 20 ans, quand vous coupez un arbre, l’abatteuse, comment elle travaille ? Quand il tombe l’arbre, il n’esquinte rien ?
Réponse : Mes cloisonnements font 4 mètres donc avec l’abatteuse, tu peux prendre l’arbre et le faire tomber dans le cloisonnement.


16-Un chêne de 200 ans ça prend de la place, comment faites-vous pour le couper à l’abatteuse ? Vous allez faire des dégâts ?
Réponse : Comme je suis entre 20 000 et 50 000 tiges, ce n’est pas grave. Ca va me faire des entrées de lumière et d’autres choses vont se passer.


17-Quand vous mélangez des arbres entre ceux qui ont vingt ans et ceux qui ont dix ans, il y a des problèmes, non ?
Réponse : Il n’y a pas de problème. C’est le travail du bûcheron. J’ai été bûcheron et quand je travaille avec le prestataire, je fais très attention où les arbres vont tomber.


18-La machine ne passe pas partout ?
Réponse : Nous on n’a pas de problème. La machine se débrouille toujours. Si vous prenez une machine qui a une grosse tête, vous allez avoir des problèmes. Par contre si prenez une machine qui fait de la première et de la deuxième éclaircie, là ça passe. Pour certains qui peut le plus peut le moins. Je travaille avec les cahiers des charges qui sont assez précis. Il faut parfois rémunérer un petit peu plus le bûcheron pour qu’il s’applique. Comme ça le bois objectif est protégé. Ca ne passe pas par les grands groupes. Si le bûcheron n’applique pas le cahier des charges, je lui paye ce que je lui dois et je le sors du chantier. Vous restez maître de votre forêt. C’est malheureusement jamais appliqué. Une fois que l’éclaircie est faite, vous en avez la moitié qui a pris des coups de tête d’abattage ou de grappin. C’est pas logique ! Même si le prestataire est obligé de faire du rendement. Il n’y a plus de martelage. On dit au bûcheron de couper un pin sur quatre. Il coupe au hasard. C’est une sylviculture de masse. Je fais une sylviculture d’arbre. Je ne travaille pas comme ça. J’essaie de voir quel est l’arbre que je vois enlever pour permettre au plus joli de grandir et de s’exprimer.


19-Nettoyer les forêts c’est la base pour éviter les feux.
Réponse : Ce n’est pas une condition sine qua non. A partir du moment où vous avez une allée où passe tout le temps la machine, ça suffit. Pour ce qui est intéressant, c’est la vie de votre peuplement, un sol vivant et des adventices.
Comment la forêt de protection de la dune s’est mise en place ? Pour fixer le sable, l’Office National des Forêts a planté l’ajonc d’Europe, le genêt à balais et l’oyat parce que ce sont des légumineuses qui captent l’azote. L’oyat a un système racinaire qui permet de bloquer le sable. Et les agents de l’ONF ont mis des jeunes plans de pins maritimes ou des graines qu’ils étaient allés chercher en forêt. Ils ont recouvert le tout de branches. Et la forêt dunaire s’est mise en place. Aujourd’hui, on fait le contraire. L’ajonc d’Europe et le genêt à balais pour ne citer qu’eux, sont considérés comme gênants la production de pins maritimes. Pourtant, on n’a pas d’azote dans notre sol et ceux sont eux qui le captent pour le redonner. S’il y a des adventices au sol, le feu va moins vite. C’est sûr et certain. Pour le gibier c’est bien. Il faut des allées et des bandes forestières.


20-Avoir plusieurs espèces d’arbre c’est une chose, mais faut-elle pouvoir les vendre, au bon moment et au bon prix. Plus on divise sa production, plus c’est compliqué.
Réponse : Je ne crois pas. Vous pouvez répondre à plein de besoins à la fois. S’il y a une maladie qui touche le pin maritime ?


Si l’on offre un bon prix pour le pin et que pour les autres il n’y a pas de demande ?
Réponse : Pour le chêne par exemple, il y aura toujours de la demande. Au pire, il y a toujours la possibilité de faire du bois de chauffage.


Mais le bois de charpente et le bois de chauffage, ce n’est pas le même prix !
Réponse : Oui mais tout ça c’est rentable.


Le sylviculteur qui vit de ça, il est tenté par l’offre.
Réponse : Aujourd’hui, le champion c’est le peuplier. Il est vendu 180€ le m3. Vous vendez vos arbres à des prix différents. Ca ne pose pas de problème.


Faut-il qu’il y ait la demande et au prix que vous voulez le vendre. Si c’est pour faire joli, pour le climat, je suis d’accord avec vous. Mais il faut se mettre à la place de celui qui recherche la rentabilité aussi.
Réponse : Mais la rentabilité, elle est là.


Pour les maladies, je pense que votre méthode peut apporter. Mais pour les feux, les pare feux, la rentabilité je suis sceptique. Le bois ordinaire, ils ne viennent même pas vous le chercher. Quand, il y a eu les tempêtes, ils ne sont pas venus chercher les pins. Ils vous les laissent. Ca ne m’intéresse pas de planter des arbres qu’ils ne vous prennent pas. On plante en fonction de la demande. Mais si l’on fait un plan sur 20 ou 40 ans, on ne peut pas savoir.
Réponse : Aujourd’hui, la ressource s’épuise que ce soit pour le pin maritime ou les autres essences. Il n’y a pas de difficulté à écouler sa matière première. Après il faut trouver l’acheteur qui paye. Si je fais gagner beaucoup d’argent au propriétaire, c’est que moi je gagne beaucoup d’argent. Je vais donc valoriser au maximum sa ressource.


Il y a les terrains aussi. Il y a des terrains qui ne sont pas compatible.
Réponse : Je suis d’accord avec vous. Mon métier c’est de savoir d’abord comment est le sol.


21-Un témoignage d’une personne dans l’assistance : J’avais des pins mais personne n’en voulait plus. Alors j’ai planté des acacias même si le sol est trop sablonneux.
Réponse : La mise en culture du pin maritime fragilise les peuplements. Lors de la tempête de 2009, en volume global ceux sont les gros bois qui ont été les plus touchés. Mais à la surface ce sont tous les jeunes peuplements qui ont été détruits à cause de leur mise en culture. Les vieux pins c’était de la régénération naturelle, la graine développe en premier un pivot pour s’ancrer dans le sol et aller chercher et ensuite faire des racines aériennes pour se stabiliser. Ca lui donne une assise très solide. En sylviculture conventionnelle, on laboure le sol sablonneux que l’on met sans dessus de dessous en le retournant. Après on plante des jeunes pins qui proviennent de pépinières. On met de l’engrais composé de néonicotinoïdes et de phosphates. L’arbre n’as besoin de développer de pivot ou de racines. Il n’a pas besoin de se battre. Alors dès qu’il y a un grand coup de vent ou il tombe ou il tombe… C’est ça la grande problématique du pin maritime. Il ne fait pas de racine et tout le sol est complétement déstructuré. En 2009, trois fois plus de surface de jeunes bois avait été détruite. Tentez l’expérience :laissez pousser naturellement des pins, vous verrez que quand il y aura un coup de vent, ils ne tomberont pas.


22-Le sol est déterminant. On ne peut pas planter n’importe quoi n’importe où.
Réponse : Je suis d’accord. Il y a aussi un autre facteur qui doit être pris en compte. Il y a des interactions entre les arbres. Par exemple, le cormier (ou sorbier NDLR), il vit en symbiose avec le chêne. Le champignon vit en symbiose avec le chêne aussi. Il puise avec son mycélium des ressources que les racines du chêne ne peuvent atteindre. En retour, l’arbre lui donne du sucre qu’il ne peut fabriquer.


23-Vous avez des cormiers (ou sorbiers NDLR) chez vous ? Avant il y en avait partout et puis on les a coupés : ils ont disparu.
Réponse : Oui j’en ai découvert un l’autre jour. Toutes les essences ont leur place. A partir du moment où on laisse le sol tranquille, elles reviennent. Ce sont les oiseaux qui les font revenir.


24-Après la sécheresse, les arbres sont en train de refaire leurs feuilles ?
Réponse : Oui ils avaient perdu leurs feuilles pour ne pas faire d’évapotranspiration. Sinon, ils se seraient desséchés. Ils ont gardé leurs fluides et maintenant ils sont en train de refaire des feuilles. J’ai vu des acacias en fleurs la semaine dernière. Attendez le printemps, ils vont se reverdir. Les châtaigniers ont plus souffert que les chênes. Ce sont les seuls à avoir les feuilles jaunes. Ils ont pris une grosse baffe. On n’aura plus jamais de vieux châtaigniers de part chez nous. Les feuillus sont notre premier climatiseur. On l’a vu cet été.


25-Les haies ont été enlevées. Autrefois, les gens travaillaient dans la forêt. C’était mieux entretenu qu’avec les engins d’aujourd’hui.
Réponse : La pastoralité c’était plus intéressant que les engins. Il y avait de la vie dans la forêt. C’est important. Si l’on va plus loin, les arbres ont besoin de vibrations. Ils vibrent avec les oiseaux, les animaux et même la vibration de l’humain, c’était un plus pour le peuplement forestier. Beaucoup se battent contre les chasseurs. Moi ça ne me dérange pas que les chasseurs viennent dans la forêt. Des fois, ils y sont plus souvent que moi. Dès qu’il y a quelque chose qui se passe dans ma forêt, ils m’informent.


Il faut que les forêts soient visitées.
Réponse : Oui tout à fait. Je milite pour remettre les vaches dans la forêt.


On ne les remettra plus…
Réponse : Je travaille dessus depuis deux ans. La vache est un animal de forêt.


On ne les reverra plus parce que l’on ne supporte plus rien !
Réponse : Pourtant c’est le meilleur engrais qui puisse exister.


26-Gérald Darmanin a annoncé la création de 3 000 gendarmes qu’il appelle Brigade verte. Plutôt que d’empêcher les gens de pénétrer dans la forêt, il faudrait faire le contraire. Plus il y a de chasseurs moins il y a d’espace pour les coins de deal de drogue. Si on sort la population habituelle de la forêt, on laisse le champ libre à des individus qui y cachent des pratiques illégales. Il faudrait s’appuyer sur les populations locales.


Il y a des gens qui déposent des ordures ou qui font n’importe quoi en forêt.

Réponse : Je trouve intéressant ce que vous dites, je suis défenseur de remettre la pastoralité dans nos forêts et dans nos territoires. Cette vie a disparu. Les prés ont disparu car ils ont été plantés en pins maritimes. Le retour de l’élevage permettra de faire de la pédagogie et de recommencer à comprendre notre territoire. Il y a mieux à faire que de revenir à cette culture d’arbres qui n’est pas une forêt. Il faudrait en profiter pour préparer l’avenir. Faire pour mieux éduquer les générations futures.


Il faudrait que les sanctions soient plus dures avec les pyromanes.


27-Pro Silva l’association à laquelle vous appartenez, est-elle mieux reconnue par les experts de la forêt ?
Réponse : On commence à prendre un peu de place. Tous les experts ne sont pas Pro Silva. Malheureusement. Par contre, aujourd’hui, les forêts changent de mains. Les héritages se font. Si elles sont vendues à des investisseurs : ça sent pas bon. Une partie des nouveaux propriétaires a une sensibilité plus développée pour le vivant. Ils viennent nous voir plus facilement pour que l’on gère différemment la forêt. Alors oui je suis optimiste par rapport aux jeunes que je reçois qui sont en formation de gestion forestière. Souvent un sur trois veulent travailler comme moi à la fin de la journée de formation.


Comment ça se passe avec l’ONF ?
Réponse : L’ONF travaillait très bien mais elle est devenue une entreprise à part entière. On demande maintenant aux agents de faire de la « production ». Avant il protégeait la forêt dont il avait la charge. Maintenant, on lui demande de produire du bois et de faire des coupes rases. Il ne s’occupe plus du vivant. L’Etat se désengage de tout. On se demande où peut bien aller l’argent de nos impôts…


Si on sait où ça va : dans les entreprises privées !

Eric Castex reprend: La mission première de l’ONF ce n’est pas ça. Beaucoup d’agents se suicident. L’Etat se sépare dans les forêts domaniales de certaines parcelles ou de certains bâtiments. On découvre que c’est le copain du copain qui les a achetés.












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