Compte rendu du débat citoyen


DÉBAT CITOYEN à ILLATS – MERCREDI 6 MARS 2019 – 19 h – 20 h 30 Organisé par l’association ICI 

Déroulé chronologique des prises de paroles – 17 participants.

Le débat est organisé d’une manière très souple. Aucun thème limitatif comme c’est le cas pour « le grand débat » officiel. Chacun peut prendre la parole dans le respect habituel dû à ceux qui expriment des avis divergents. Ce texte ci-dessous, rend compte des interventions au fil des prises de parole. Les notes prises sur place ont été validées, après relecture, par les présents à cette rencontre ; il est très peu rédigé ni mis dans une forme rédactionnelle synthétique.

Il a été dit en tout début de la séance que « la situation du pays était catastrophique », les gilets jaunes sont porteurs du sentiment que les gens « sont délaissés », qu’il y a en France « des salariés pauvres », que les « inégalités sont criantes », que la justice « est à deux vitesses ». Puis, que si des réponses n’étaient pas données très concrètement aux revendications, « il y a un risque d’aggravation » voire d’escalade dans la violence avec des gens qui pourraient « s’armer ».

Un long échange a suivi sur des solutions alternatives comme les réseaux de partage et que « la normalisation viendra des actions citoyennes » en marge de la société « régulée ». Sur quelles valeurs appuyer cette démarche citoyenne ? Valeurs de partage, de solidarité, valeurs écologiques. Mais, ces initiatives qui sont en effet des solutions partielles et limitées sont étouffées par le poids du système capitaliste qui domine les échanges économiques et tend à normaliser les relations sociales notamment par les contenus de l’enseignement.

Le débat est revenu sur le « mépris social » du pouvoir politique et les fractures dans la société entre « les élites » et « les citoyens », les zones urbaines et rurales, et qu’une partie croissante de la population est rejetée à la marge par ceux qui réussissent.

Le thème de la violence est apparu, celle des casseurs pendant les manifestations (manifestation « d’égoïsme » pour certains parce que ne prenant pas en compte les conséquences notamment en direction des commerçants) mais aussi la violence inouïe des forces de l’ordre. Il a été dit par plusieurs personnes qu’il fallait se méfier d’une information partiale, non objective et qui tendait à « l’intox ». Par exemple la colère est souvent présentée comme de la violence…

Comment sortir de cette situation ? Changer le système politique, électoral et économique. Un rapport de force relativement positif pour les gilets jaunes les amènent à ressentir le besoin de s’organiser, rapprochement avec les syndicats par exemple. Il est suggéré que les citoyens doivent investir le champ du politique et ne pas laisser faire « les professionnels » qui en retirent des avantages sans trop se soucier des obligations de leurs mandats. Sur les solutions de nature économique, un participant explique les vertus des monnaies locales qui rejoignent la thématique de l’organisation citoyenne en marge de la société marchande et qui sont une solution pour l’amélioration du pouvoir d’achat et pour recréer du lien social. C’est à rapprocher du concept du troc ou de l’échange de services.

Quant aux baisses des cotisations, c’est une très mauvaise idée ; elles présentent un risque sur le niveau du financement de la protection sociale qui pourrait produire des inégalités pour l’accès aux soins en renforçant le recours à des assurances et « mutuelles » privées que tout le monde ne pourrait pas « se payer ».

Par contre le rétablissement de l’ISF pour financer des besoins sociaux fait l’unanimité. Rétablir aussi un impôt plus important sur les multinationales, puisque ce sont « les travailleurs qui créent les richesses ».

Par contre les PME paient proportionnellement à leur chiffre d’affaire plus d’impôts que les grosses entreprises et les grosses fortunes qui jouent sur l’évasion et l’optimisation fiscale pour ne pas contribuer en France. Par exemple le CICE devrait bénéficier en priorité à ces petites entreprises pour qu’elles puissent augmenter le SMIC et les salaires. Car, les 100 € obtenus, ne sont pas une augmentation salariale universelle, seulement une allocation difficile à obtenir, qui peut être supprimée et qui n’atteint pas tous les « smicards ».

Et pourquoi pas un « prélèvement à la source » pour les grosses entreprises (calculé sur le montant de la TVA) comme pour les particuliers et pas seulement les GAFA, mais les multinationales, Total, Dassault, la grande distribution, les banques…

Le rôle des banques est jugé négatif ; elles ne permettent pas de financer l’économie réelle mais profitent aux actionnaires. Le rôle de la BCE est aussi critiqué parce qu’elle ne finance pas non plus des projets utiles aux européens dans les domaines des services publics par exemple, ou des transports, et de tout ce qui relève de la protection de l’environnement.

Au sujet de l’Europe, beaucoup de déception : « L’Europe j’y ai cru au début, la paix, c’est bien, tout nouveau tout beau, mais maintenant elle grignote toutes nos avancées sociales ». « Il faut aller les récupérer », dans la rue ? « c’est le système économique capitaliste, le marché ».

Les dépenses militaires sont aussi critiquées et sont prises en exemple de ce que pourrait être une coopération européenne pour limiter les dépenses, pourquoi chaque pays a son armée ? Ses matériels militaires ?

Même si Illats n’est pas concernée par « les banlieues », les « quartiers » sensibles, cette question est évoquée : la violence dans ces zones urbaines est toute relative et répond souvent à la violence sociale que subissent les habitants de ces quartiers. Il y a aussi des gens qui y travaillent, qui s’occupent d’associations. Là aussi, il y a une manipulation de l’information qui ne met en avant que les aspects négatifs et rarement les aspects positifs. Illats, n’est pas « un quartier sensible » certes, mais les problématiques sont les mêmes, disparition des services publics, absence de moyens de transport collectifs.

Les migrants ? Question posée mais qui n’a pas obtenue beaucoup d’écho. Un intervenant souligne que ce sont souvent nos interventions militaires extérieures directes ou avec nos matériels militaires qui provoquent ces flux de population.

Bernard Sengayrac Citoyen Illadais Membre de l’association « I.C.I » Rapporteur.

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