Compte-rendu Rencontre COVED / RIVERAINS


Le 27/11/2020 à 16h15 à la COVED Illats


Depuis l’été 2019, la COVED a lancé des travaux d’agrandissement qui multiplieront par trois la surface couverte du site (1700 m2 avant les travaux, 5000 m2 après) et par 2 sa capacité d’accueil des déchets pour le tri sélectif (17000 tonnes avant les travaux, 36000 tonnes après). Les riverains de la zone artisanale intercommunale sont inquiets. Participaient à cette réunion :
COVED – PAPREC :
Mme Ines BIENVENU: directrice du site
Mr Francois POULIQUEN: directeur territorial Nouvelle Aquitaine Paprec Group
Mr Julien SANANES : responsable du développement du territoire Nouvelle Aquitaine Coved et Paprec
LES RIVERAINS :
Lieu-dit LE PEYREY : Mr et Mme BOUHOURD, Mme BANTWELL, Mr DARRIEU, Mr MAGRO
Lieu-dit LE SABLE : Mme GAUTHIER DE LAHAUT, Mr LENESTOUR
Lieu-dit NAVARROT : Mr CHARRIER
Zone d’activités : Mr LLURIC (INTERMAT), Mr BLANC (SALLE DE RECEPTION L’AMBIANCE)
Mairie : Mme PEIGNEY (1ère Adjointe), Mr BAILLET, Mr SENGAYRAC (conseillers municipaux)

1. INFORMATIONS SUR LE FONCTIONNEMENT DE LA NOUVELLE COVED APRES AGRANDISSEMENT
Mr Pouliquen est le directeur territorial Nouvelle Aquitaine. Son territoire s’étend sur les départements de Nouvelle Aquitaine : Pyrénées Atlantiques, Les Landes, la Gironde, une partie de la Dordogne.
Mr Sananes s’occupe de la partie commerciale (recyclage) et relationnelle avec les élus et les communes. Il explique que la COVED fait partie du groupe PAPREC depuis 3 ans.
Le nouveau site avec 5000m2 couverte triera les déchets issus du tri sélectif (bac vert) . Le verre ne sera pas trié à Illats. Les petits métaux (qui n’étaient pas traités avant seront recyclés : par exemple les capsules. La capacité de tri est plus importante et l’outil plus moderne.
Tous les déchets recyclables des communes d’Illats, La Brède, Léognan, Sauveterre de Guyenne, seront acheminés sur le site de la COVED d’Illats .Les déchets compactés partiront ensuite vers des unités de revalorisation pour être transformés en bouteilles, journaux, vêtements, etc…

2. MESURES PRISES CONTRE LES DIVERSES NUISANCES (BRUIT, SECURITE, TRAFIC, ETC…)
L’impact du trafic routier : une sortie du site a été créée afin de fluidifier les entrées/sorties pour éviter que les camions se croisent et de diminuer le risque d’accident. 2 bascules ont été installées : une dédiée pour les camions en entrée et l’autre pour les camions en sortie.
Les dirigeants de la COVED estiment que le trafic sera inférieur aux 40 camions par jour prévus par l’enquête publique de 2019. Le Syndicat de l’Entre-Deux-Mers Ouest (SEMOCTOM), acheminera ses déchets vers la COVED avec des camions d’une capacité de 12 tonnes (contre 4 tonnes pour un camion poubelle classique).Ils affirment que  les gros camions abîment moins la chaussée que les plus petits car la charge sur les essieux plus nombreux est mieux répartie. La route appartient à la Communauté des Communes Convergence Garonne et son entretien doit être envisagé par elle.
L’incidence du passage des camions sur le réseau routier est également évoquée. Une signalétique est actuellement en cours d’élaboration :
des panneaux STOP bien visibles vont être installés aux 2 sorties du site.
de grands totems d’information sont prévus à l’entrée du site : sens de la circulation, interdiction de fumer, consignes de sécurité etc…
Il n’était pas possible de faire une sortie sur une route très passante telle que la départementale. Une dérogation a été octroyée pour faire une sortie temporaire le temps des travaux.
Les mesures prises pour atténuer les bruits : Les principales sources de bruit sont liées au process de tri, et à la presse à balles, celle qui compacte les déchets. Aujourd’hui, toute la partie process est fermée avec des portes et la presse à balles est située dans le bâtiment coté route départementale. La configuration du site a été retournée pour que le son soit dirigé vers la partie où il n’y a pas de riverains. Un mur anti bruit a été construit entre l’aire de lavage et les maisons en bordure de route. Des riverains doutent de l’efficacité de cette construction. Les cadres de la COVED argumentent en montrant que les bâtiments existants couperont également le bruit du trafic.
Les bips de recul des camions de la COVED ont été remplacés par le système « cri du lynx », bruit moins aigu et moins perçu sur les longues distances. Pour le bip de recul des camions des sociétés extérieures qui reculent sur le site, une solution est recherchée
Par ailleurs, le godet de la pelleteuse qui déplace les déchets sera équipé d’une plaque en téflon pour atténuer le bruit du godet sur le sol.
La surface couverte de la COVED étant passée de 1700 m2 à plus de 5000m2, il est probable que le bruit soit moins perçu. Un autre riverain pense qu’il faudra que la COVED prévoie un autre mur anti bruits sur la largeur du site côté habitations. Après en avoir contesté l’utilité, la directrice sera moins catégorique lors de la visite des installations.
L’étude de bruit est une obligation légale réalisée tous les 6 mois par un organisme indépendant, payé par l’entreprise. Les analyses sont envoyées à la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement et de l’Aménagement et du Logement qui est un service de la Préfecture). Une mesure est effectuée de nuit et une de jour lorsque le site est en activité. Au vue des résultats, celle-ci peut imposer des actions d’amélioration.

Cette étude était déjà réalisée lors du fonctionnement de l’ancien site et sera effectuée dans les 6 prochains mois. Les voisins seront conviés pour discuter des résultats de l’enquête.

Questionnement sur le choix du site : Il n’a pas été possible à la COVED de racheter les terrains boisés situés au sud du site, pour faire l’agrandissement. Il y a une dizaine de propriétaires différents et ce ne sont pas des terrains constructibles.
Un riverain s’étonne que la COVED soit à cet endroit alors qu’il y a un site tout autour de la déchetterie de Virelade qui aurait bien fait l’affaire : vaste et isolé, loin des habitations. Les cadres de l’entreprise lui répondent que ces terrains appartiennent à l’UCTOM (le syndicat de traitement des ordures ménagères) et qu’ils n’auraient donc pas pu installer leur usine là-bas.
Stockage des déchets, dératisation et pollution visuelle : Les cadres de la COVED expliquent que l’un des objectifs de la modernisation du site est la limitation à cinq jours la durée de stockage des déchets sur place. C’est l’intérêt des 3 allées de la zone de déchargement.
Autre problème lié à la présence des déchets : les rats. Un contrat de dératisation a été signé. Mais on peut espérer qu’il y ait beaucoup moins de rats avec un site couvert. La société ECOLAB est mandatée par la COVED pour mettre en place des boites anti rats et effectuer des traitements réguliers. Après la reprise d’activité, les voisins pourront avertir la direction de la COVED au moindre problème.
Les cubes de déchets seront stockés à l’intérieur. Le stockage côté départementale obéit à des normes incendie renforcées. Il ne devrait plus y avoir de papiers et de plastiques livrés au vent.
Les thuyas ayant été arrachés, une nouvelle haie mesurant 2,5m sera plantée. Les abords pourront être fleuris. Une clôture et des portails pleins cacheront les déchets à l’intérieur du site.
La pollution des eaux du site : La COVED a une station de lavage des véhicules et possède un système de recyclage des eaux. L’ensemble des sols extérieurs sont inclinés pour permettre la récupération des eaux. Les eaux sont acheminées vers un débordeur/déshuileur étanche, séparateur d’hydrocarbures. Lorsque l’indicateur signale qu’il est plein, il est vidé par une société spécialisée en retraitement des eaux hydrocarburées. Les eaux de pluie sont gérées par un réseau indépendant. Tout a été réglementé par un décret préfectoral.
Sécurité incendie : La sécurité incendie est une des priorités pour la sécurité des travailleurs. Tout le système est basé sur des sprinklers et projection d’eau. S’il y a un départ de chaleur, les sprinklers arroseront la zone et éteindront le départ de feu. Les 3 allées de stockage des déchets entrants et la zone de presse sont équipées de caméras thermiques qui détectent la chaleur, envoient des signaux au système incendie. Le site est également équipé de RIA (robinet d’incendie armé) et d’enrouleurs rouges.
La pollution olfactive : Les cadres de la COVED se veulent rassurants : Ce sont des déchets recyclables donc normalement, il n’y a pas d’odeurs. Un extracteur avec filtre aspirera odeurs et poussières pendant le process. Toutes les sorties sont coté forêt mais beaucoup pensent que les vents en soufflant vers les habitations ramèneront les mauvaises odeurs.
L’emploi : Le site emploiera à terme 40 personnes : 1 équipe de matin et 1 équipe d’après-midi. Il n’y aura pas de travail de nuit. La COVED est soumise par arrêté préfectoral à une activité de 6h à 22h du lundi au vendredi et le samedi de 6h à 14h. La directrice affirme qu’il y aura plus de six embauches (promesse précisée dans le rapport de l’enquête publique). La direction a rencontré le maire pour l’informer du projet et des créations d’emploi. Elle est aussi en lien avec les sociétés d’intérim
Si des personnes cherchent du travail, il existe des postes valoriste (tri en cabine). Ces personnes peuvent se présenter au bureau de la COVED qui les orientera vers une boite d’Interim pour démarrer le travail. Pas besoin de diplôme, la COVED forme sur le site. . La directrice parle de CDI et évoque le Certificat de Qualification Professionnelle de Valoriste pour ses salariés.
Mme la première adjointe intervient pour dire que le CCAS s’occupe de trouver des emplois prioritairement pour les plus démunis, personnes qui n’ont pas de diplômes, qui sont en fin de droit, ou qui sont dans une démarche de réinsertion.

3. VISITE DU SITE : La directrice et son équipe font une présentation économique de l’activité.
Zone de déchargement : 3 alvéoles : Les camions reculent et déchargent les déchets. Ceux-ci sont déposés dans une grande trieuse bleue par une pelleteuse à godet. La porte latérale est ouverte pour la sécurité de l’employé en cas de départ de feu. Il doit pouvoir sortir avec sa machine. Des riverains constatent qu’un tapis roulant aurait pu remplacer l’engin pour transporter sans bruit les déchets. De même l’absence de flocage : il s’agit de mettre une mousse isolante sous le toit pour atténuer les sons et garder la chaleur.
Process de tri : Les déchets sont ensuite automatiquement séparés en 2 catégories : les corps plats (journaux, papiers) et les corps creux (bouteilles). Le process montant à plus de 12m90 de haut et le plan d’urbanisme interdisant les bâtiments de plus de 12m, le bâtiment est enterré de 90 cm. Cela permet également de retenir les eaux sur le site en cas d’incendie (obligation réglementaire pour ne pas provoquer de pollution)
Chaine de tri avec les cabines de tri : le lieu est très bruyant. Les opérateurs sont équipés de bouchons d’oreilles. Les cabines de contrôle sont climatisées et insonorisées. Le tapis de tri mesure plus d’un kilomètre et achemine les déchets vers la salle de compactage. Les déchets non valorisables sont envoyés dans un silo stockeur. Ils sont ensuite envoyés dans les cimenteries pour être incorporés au ciment.  L’objectif est de tout valoriser. Aucun déchet issu de la COVED n’est enfoui.
La salle de compactage : le lieu est très bruyant et restera ouvert. La presse à balles effectue le compactage des déchets. 1 balle pèse environ 900 kg à 1 tonne.
Des camions transportent ensuite les balles de carton/papier vers les cartonneries (principalement vers le Pays basque entre St Sébastien et Bilbao ou à Biganos) pour faire du carton et du papier.
En cas de panne, le site est en capacité de stocker 5 jours de déchets. L’intérêt de la COVED est de faire tourner le process pour une question de rentabilité. L’ensemble du process de tri a coûté 11 millions d’euros.
Bâtiments extérieurs : Les anciens bâtiments administratifs sont réaménagés en locaux sociaux (douches, vestiaires) pour les équipes et en salle pédagogique pour recevoir les écoles et le public.

Que compte faire la mairie d’Illats pour protéger les riverains de la COVED et plus généralement, de la zone artisanale?

Antoinette Bouhourd

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