Historique de la construction du monument aux morts d’Illats


Etat des recherches

Selon la fiche tirée de l’inventaire général du patrimoine culturel réalisé par les services du Conseil Régional d’Aquitaine en date du 18 septembre 2001, probablement à partir du dépouillement des délibérations prises par la municipalité, « le conseil municipal adopte le 25 février 1923 « les plans, dessins et devis présentés par M. Vincent Merlet », entrepreneur à Preignac. Le devis estimatif a été établi le 25 novembre 1922 par M. Lacoste, architecte à Paris. Le financement du montant des travaux, soit 19 500 F est le suivant : 10 320, 05 F de souscriptions publiques (1) et 9 179, 95 F du conseil municipal (budget additionnel de 1922 : 6 000 F sur l’article 28 et 3 179, 95 F sur l’article 8). Le 10 mars 1923, un traité de gré à gré est passé entre le maire d’Illats [Daniel Dubourg] et l’entrepreneur Merlet qui prend en charge la construction du monument « conformément au plan dressé par M. Lacoste. » Le procès verbal de réception définitive des travaux date du 1er septembre 1924. La sculpture du bandeau du sommet en feuille de laurier n’a pas été réalisée, seul un double listel l’orne. » Le listel est une petite moulure carrée. Contrairement à ce que l’on observe dans l’agglomération bordelaise ou dans d’autres villages, il n’y a pas eu à Illats de création d’un comité extramunicipal pour faire des propositions architecturales ou artistiques au conseil municipal (2). Le maire prend seul les décisions, entérinées par le conseil municipal. On comprend qu’il a fallu aller vite car Illats est en retard. La plupart des autres communes ont un monument aux morts depuis 1921- 1922.


Cette fiche comporte également un relevé descriptif du monument. Ce dernier se compose d’une obélisque, haute de 2, 46 m et large de 90 centimètres, surmontant un piédestal haut d’1, 69 m, le tout en granite de Bretagne taillé en carrière par la maison Peschet basée à Mellé en Ille-et-Vilaine. On remarque sous le piédestal un soubassement à emmarchement, à angles abattus sur lequel a été placée une grille en fer carré. Un médaillon probablement en tôle avec un décor de laurier marque les angles abattus. « L’inscription ILLATS / A SES ENFANTS / MORTS POUR LA France / 1914-1918 est gravée sur la face antérieure de l’obélisque. Latéralement des panneaux en saillie dont la partie supérieure, triangulaire, est ornée de la croix de guerre, portent gravés les noms des soldats morts à la guerre de 1914-1918. Sur la face postérieure de l’obélisque est gravée : ERIGE EN 1924 / DANIEL DUBOURG / ETANT MAIRE ; (…) » Cette dernière inscription a suscité en son temps des remous dans la commune. Le docteur Pommade lança une diatribe : « C’est la première fois que l’on lit le nom d’un vivant sur un monument pour les morts ! » Et il n’est pas à exclure qu’elle fut à l’origine de la défaite de Daniel Dubourg aux élections municipales de 1929, scrutin au cours duquel il dut affronter la liste du Radical-socialiste Adrien Lévêque et… le Docteur Pommade, le gendre qu’il abhorrait.
« (…) En dessous sont gravés entre MORTS POUR LA France et 1939-1945 les noms des soldats. Sur le dé du piédestal, face postérieure, est gravée l’inscription : MORTS EN DEPORTATION suivie d’une liste ; sur la corniche du piédestal est gravé un nom surmonté de la date de 1947. [Mort pendant la guerre d’Indochine]. Sur le côté gauche du piédestal sont gravés les noms des maîtres d’œuvre suivis de leur profession : J. LACOSTE ARC. / P. MORA SCULP. / V. MERLET ENT. »
La hauteur globale du monument est de 4, 90 m pour une largeur de 4, 50 m.
(1) Nous avons retrouvé trois listes de souscriptions :

Souscriptions parues dans La Petite Gironde du 24 décembre 1921
Ecole des filles : Ismène Dubrey, 2 fr. Juliette Aubeterre, 5 fr. Augustine Patachon, 6 fr. Eliane Lacoste, 1 fr. Eglantine Lacoste, 1 fr. Georgette Labé, 2 fr. 50. Emilienne Ducasse, 50c. Yvonne Andrieu, 1 fr. Juliette Pascaud, 1 fr. Simonne Sourbet, 50c. Renée Patachon, 1 fr. Raymonde Ludy, 1 fr. Henriette Castet, 1 fr. Juliette Dudon, 30 C.

Ecole des garçons : Jean-Louis Dupuy, 25c. René Dupy, 1 fr. André Dudon, 50c. Roger Lalanne, 25c. André Labat, 1 fr. 50. André Tauzin, 10 fr. Fernand Sarpoulet, 50c. Jean Bayle, 2 fr. André Pagueneau, 25c. André Dubourdieu, 10 fr. André Dillon, 25c. Pierre Dupuy, 50c. Yvon Pascaud, 50c. André Ducos, 1 fr. 50. Robert Vimes, 1 fr. Gérard Lantrès, 1 fr. Henri Castet, 1 fr. André Dillaire, 10c. Roger Bécot, 2 fr. André Darraba, 2 fr. Charles Pagueneau, 25c. Daniel Biarnès, 1 fr. Marc Marquette, 1 fr. Francis Boireau, 1 fr. Jean Boin, 1 fr. Chassaing, 50c. Louis Dubourg, 1 fr. André Lartigue, 5 fr. André Dubourg, 5 fr. Maurice Dillon, 25c. Marius Pascaud, 50c. Jean Bernède, 25c. Yves Téchoueyres, 50c. Roger Andrieu, 25c. Roger Ranet, 10c. André Banos, 1 fr. Raoul Ballion, 1 fr. René Dublanc, 80c. Pierre Dillon, 25c, Yves et Marc Barbe, 5 fr.
Total des deux écoles : 80 fr. 05. Total général : 8 819 fr. 05.

Souscription parue dans La Petite Gironde du 13 janvier 1922
Cercle de l’Union Illdaise, 500 fr. Coopérative de boulangerie, 500 fr. Mme veuve Amanda Ducasse, 100 fr. Anonyme, 200 fr. Anonyme, 50 fr.
Total : 1 350 fr. Total général : 10 169 fr. 05.

(2) Laux Frédéric sous la direction de, Mémoire de pierre de la Grande guerre, Les monuments aux morts de Bordeaux et de la métropole, éd. Le Festin, Archives Bordeaux Métropole, 2019.


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